Les 3 livres qui ont changé ma vie

ou du moins, profondément orienté mon travail

Il y a des livres qu’on oublie dès la dernière page tournée… et d’autres qui nous accompagnent longtemps après avoir été refermés.

Dans mon parcours personnel et professionnel, certains ouvrages ont été de véritables déclics. Ils n’ont pas simplement enrichi ma bibliothèque : ils ont transformé ma façon de comprendre les enfants, de transmettre, et d’imaginer un monde un peu plus doux.

Voici donc trois livres qui ont profondément marqué mon chemin — entre pédagogie, cognition et poésie. Trois sources d’inspiration qui ont nourri ce que je transmets aujourd’hui, notamment à travers l’éducation musicale.


📘 Apprendre à résister – Olivier Houdé

Ce livre m’a apporté une idée fondamentale : le contrôle inhibiteur est l’un des piliers de l’éducation.

Les 3 livres qui ont changé ma vie

Autrement dit, apprendre à penser, c’est d’abord apprendre à résister à l’impulsion immédiate, à freiner ce qui vient trop vite — pour laisser la place à un raisonnement plus construit.

Olivier Houdé, chercheur en sciences cognitives, explique que cette capacité ne va pas de soi : elle se construit activement, comme un muscle du cerveau. Dès la maternelle, il est possible — et nécessaire — d’entraîner cette forme d’intelligence qui permet à l’enfant de “ralentir pour mieux réfléchir”.

Cette lecture m’a aidée à poser un cadre pédagogique plus serein, où l’enfant n’est pas jugé sur sa rapidité, mais accompagné dans sa capacité à s’arrêter, à ajuster, à reprendre.
Par exemple, lorsqu’un enfant se précipite pour jouer une chanson au ukulélé sans même écouter le tempo, je ne corrige pas tout de suite : je l’invite à respirer, à écouter, à recommencer.
Parce que résister à l’automatisme, c’est déjà une forme de maturité.


🌱 L’esprit absorbant de l’enfant – Maria Montessori

(et sa mise en pratique éclairante par Charlotte Poussin dans « Apprends-moi à faire seul »)

Ce livre est un pilier de ma réflexion pédagogique.

Les 3 livres qui ont changé ma vie

Avec L’esprit absorbant de l’enfant, Maria Montessori pose un regard d’une modernité frappante sur la petite enfance.

Elle montre que l’enfant, dès sa naissance, possède une capacité naturelle à apprendre, à condition qu’on respecte son rythme, son environnement, et son besoin d’explorer librement.

“L’enfant n’est pas un vase qu’on remplit, mais une source qu’on laisse jaillir.”

Ce que j’ai retenu de ce livre : l’enfant apprend en faisant lui-même, pas en répétant ce qu’on lui montre. Notre rôle d’adulte est de préparer un environnement adapté — clair, simple, structuré — puis de s’effacer légèrement, tout en restant disponible.
C’est une vision qui rejoint très bien la musique : on peut montrer un accord, chanter une note… mais c’est l’enfant qui doit les faire vivre.

En complément, le livre de Charlotte Poussin (Apprends-moi à faire seul) m’a donné des clés très concrètes pour traduire cette posture au quotidien. Elle propose par exemple de petites routines à la maison, des aménagements simples pour favoriser l’autonomie… et toujours avec un ton bienveillant, sans dogmatisme.
C’est cette double lecture — Montessori pour la vision, Poussin pour la mise en œuvre — qui m’a permis de créer une ambiance d’apprentissage joyeuse, respectueuse et active.


🎠 Olivier Rameau – Dany & Greg

Ce dernier “livre” n’en est pas vraiment un. C’est une bande dessinée que j’ai découverte enfant, et qui m’habite encore.

Les 3 livres qui ont changé ma vie

Olivier Rameau, c’est un chef-d’œuvre tendre et décalé, un monde imaginaire appelé Rêverose, où tout est absurde, poétique, délicieusement rose et inutile — dans le meilleur sens du terme.

Un monde où les règles sont douces, les couleurs pastel, et où l’on croit encore aux jeux de mots qui font rire, aux robes à froufrous et aux licornes qui ne se prennent pas au sérieux.

C’est une lecture qui m’a offert, très tôt, une bulle d’enchantement. Un monde parallèle où j’ai compris qu’on pouvait créer un refuge joyeux — sans cynisme, sans performance, juste pour le plaisir d’être là.

Avec le recul, je crois que c’est cette BD qui m’a appris qu’on pouvait transmettre sérieusement sans se prendre au sérieux. Et c’est ce que j’essaie de faire aujourd’hui dans mon travail : offrir aux enfants une “bulle de Rêverose” où la musique, le rythme et la douceur peuvent exister ensemble, loin des pressions et des jugements.


🎼 En guise de conclusion

Ces trois livres, aussi différents soient-ils, m’ont appris une même chose :

il faut du temps, de la confiance et un peu de magie pour apprendre vraiment.

Ils m’ont aidée à créer une pédagogie où l’autonomie, l’écoute et la poésie peuvent coexister.
Un espace où l’on apprend à penser, à ressentir, et à rêver un peu — tout en tenant un ukulélé dans les mains.

Et si vous en lisez ne serait-ce qu’un, peut-être qu’il changera un petit morceau de votre regard, comme ils ont changé le mien.


Cet article participe à l’événement « Les 3 livres qui ont changé ma vie » du site Des Livres pour changer de vie.
Un site qui permet de découvrir de nombreux ouvrages de développement personnel. D’ailleurs, mon article préféré reste celui consacré au livre « J’ai choisi l’éducation positive« .

14 réflexions sur “Les 3 livres qui ont changé ma vie”

  1. Je comprends mieux le plaisir qu’on éprouve à lire vos conseils, quel que soit le domaine. Vous avez le don effectivement de « transmettre sérieusement sans se prendre au sérieux », contrairement à de nombreux enseignants de mon enfance et adolescence ;). Merci pour ces conseils de lecture qui tombe à pic dans ma réflexion autour de la création de contenus utiles !

    1. Merci Eva ! Venant d’une pédagogue comme toi, le compliment me touche ! Nous tentons de tendre la main à l’enfant non pas pour l’emmener là où nous voulons qu’il aille, mais pour l’accompagner sur son propre chemin ! 🙂

  2. Merci pour la présentation de ces livres qui ont l’air tous bien différents et très intéressants. J’ai très envie de découvrir le livre de Maria Montessori et de plonger dans l’univers de Rêverose, pour plus de douceur, de temps long et de rêverie au quotidien 🤗🌈

    1. Merci Flore ! Je suis ravie de t’emmener avec moi découvrir ces deux ouvrages qui, chacun à sa façon, ont contribué à forger ce que je suis aujourd’hui, et à renforcer certaines de mes valeurs. Bonnes lectures ! 🙂

  3. Je viens de lire ton article sur les trois livres qui ont changé ta vie, et je tiens à te dire que c’est un véritable souffle d’inspiration. Le passage où tu évoques L’esprit absorbant de l’enfant de Maria Montessori, en soulignant que « l’enfant n’est pas un vase qu’on remplit, mais une source qu’on laisse jaillir », m’a particulièrement touché. Cette citation résonne profondément dans le contexte de l’éducation musicale active, où l’autonomie et l’expression personnelle sont essentielles 🙂

    1. Merci Rémi ! C’est drôle, parce que la phrase que tu cites est vraiment constitutive de notre approche. Et -hélas- le « vase que l’on remplit » est représentatif de la plupart des écoles de musique, même « modernes », où l’on empile les connaissances sans faire de place à la découverte ni à l’émotion !

  4. Quelle belle sélection ! J’aime beaucoup la façon dont tu poses les livres comme des rencontres initiatiques. Je partage totalement ce lien entre pédagogie active et transformation intérieure. Quand j’accompagne les enfants ou les adultes en médiation équine, je vois combien notre manière d’entrer en relation (avec les équidés, soi, l’autre, le vivant…) est au cœur de tout apprentissage et transformation. Merci pour ces partages inspirants.

    1. Je suis bien d’accord avec toi ! Finalement, ce que l’on retient de nos apprentissages vient de l’intérieur de soi : ce n’est jamais en « plaquant » des théories -fussent-elles vraies- que l’on transmet des connaissances et des valeurs !

  5. Merci pour ces 3 références!!! Je suis particulièrement intriguée par la BD Rêverose : peut-être pourrais-je m’en inspirer aussi pour accompagner les lectrices de mon blog Rêve Debout ?? Je trouve effectivement que transmettre par l’absurde a de nombreuses vertus, notamment poétiques, légères, décalées, anti-corformistes etc. J’aime d’ailleurs énormément les petites histoires du sage fou Nasser Din!

    1. Merci Sylvie ! Je suis ravie d’avoir ainsi aiguisé ta curiosité ! Quel plaisir de partager ainsi des moments forts de notre vie ! En espérant que tu seras « embarquée » comme je l’ai été moi-même ! 😉

  6. Transmettre sérieusement sans se prendre au sérieux, voilà une jolie formule et c’est tellement vrai, ca passe beaucoup mieux ainsi!
    Et malheureusement oui, résister s’apprend et nos dirigeants le savent bien, nous sommes de moins en moins doués pour la réflexion au global.

    1. Merci pour ton commentaire ! Ce qui compte, c’est de rester sincère et de ne pas sacrifier sa personnalité à un dogme, quel qu’il soit ! C’est comme cela qu’on grandit ! 🙂

  7. Je viens de lire tes 3 articles. J’aime bien l’idée dans le 1er, résister à l’impulsion immédiate, à suivre les autres juste pour suivre, et ralentir pour réfléchir par nous même sans suivre bêtement le troupeau.
    Par contre dans celui de maria Montessori, je pense que l’enfant apprend d’abord par mimétisme, en répétant ce qu’on lui montre et il continu à apprendre, à approfondir, en faisant par lui même.
    par contre le dernier livre est vraiment intriguant, ca donne envie de lire pour en savoir un peu plus 🙂

    1. Merci Yves pour ton commentaire ! Tu as raison quand tu dis que l’enfant apprend par mimétisme… mais pas que ! Lorsque nous étions enseignants en maternelle, nous mélangions les deux approches (expérimentation et imitation) avec bonheur… et ça marche !

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